J’ai fait faire la Curie, et prÈs d’elle le Chalcidicum, le temple d’Apollon sur le Palatin avec ses portiques, le temple du divin Jules, le Lupercal, le portique prÈs du cirque de Flaminius, que j’ai acceptÉ de faire appeler octavien de par le nom de celui qui l’a fait Élever sur ce mÊme sol, le temple prÈs du cirque maxime, les temples de Jupiter qui remporte les dÉpouilles et de Jupiter tonnant sur le Capitole, le temple de Quirinus, les temples de Minerve et de Junon la Royale, et de Jupiter “LibertÉ” sur l’Aventin, le temple des Lares en haut de la voie sacrÉe, le temple des dieux PÉnates sur la Velia, le temple de la Jeunesse, le temple de la Grande MÈre sur le Palatin.

J’ai fait rÉparer le [temple du] Capitole et le thÉâtre de PompÉe, les deux travaux À grands frais, sans nulle mention de mon nom.
J’ai fait rÉparér les canaux des eaux qui en plusieurs endroits s’effondraient À cause de leur vÉtustÉ, et j’ai multipliÉ par deux l’eau qu’on appelle Marcia en ajoutant une source nouvelle À son canal.
J’ai achevÉ le forum julien et la basilique qui se trouve entre le temple de Castor et le temple de Saturne, œuvres initiÉes et presque terminÉes par mon pÈre, et cette mÊme basilique, dÉtruite dans un incendie, aprÈs en avoir agrandi la surface au sol, je l’ai fait [re]commenceR sous le nom honorifique de mes fils, et, si je ne l’avais pas achevÉe de mon vivant, j’ai ordonnÉ qu’elle fût achevÉe par mes hÉritiers.
Consul pour la sixiÈme fois, de par la dÉcision du SÉnat, j’ai fait rÉparéR quatre vingt deux temples de divinitÉs dans la ville, n’en omettant aucun qui eût besoin d’une rÉparation À ce moment-lÀ.
Consul pour la septiÈme fois, j’ai fait rÉparér la via Flaminia de la ville À Ariminum ainsi que tous les ponts exceptÉ les ponts Mulvius et Minucius.

Sur un terrain privÉ, j’ai fait faire le temple de Mars Vengeur et le forum d’Auguste, grÂce aux butins.
J’ai fait faire un thÉâtre prÈs du temple d’Apollon sur un terrain achetÉ en grande partie par des particuliers pour qu’il soit au nom de mon gendre M. Marcellus.
J’ai consacrÉ des dons, tirÉs des butins, sur le Capitole, dans le temple du divin Jules, dans le temple d’Apollon, dans le temple de Vesta, dans le temple de Mars Vengeur, ce qui constitua pour moi une somme d’un million de sesterces.
Consul pour la cinquiÈme fois, j’ai rendu aux municipes et colonies d’Italie les trente cinq mille livres d’or en couronne qu’ils m’apportaient pour mes triomphes, et aprÈs cela, chaque fois que j’ai ÉtÉ nommÉ imperator, je n’ai pas acceptÉ l’or en couronne, quand me l’accordaient, À ÉgalitÉ et volontiers, avant mÊme de le dÉcrÉter, les municipes et les colonies.

Par trois fois j’ai donnÉ des spectacles de gladiateurs en mon nom, et cinq fois au nom de mes fils ou de mes petits-fils ; lors de ces spectacles combattirent environ dix mille hommes.
Deux fois en mon nom j’ai donnÉ au peuple un spectacle d’athlÈtes ramenÉs de partout, et trois fois au nom de mon petit-fils.
J’ai organisÉ des jeux en mon nom quatre fois, au nom des autres magistrats, tour À tour, vingt-trois fois.
Pour le collÈge des décemvirs, en tant que prÉsident du collÈge, avec Marcus Agrippa comme collÈgue, j’ai organisÉ les jeux sÉculaires, sous le consulat de Gaius Furnius et Gaius Silanus.
Consul pour la treiziÈme fois, le premier j’ai instituÉ les jeux en l’honneur de Mars, qu’À partir de ce moment, sans discontinuer, les annÉes suivantes, les consuls organisÈrent par sénatus-consulte et par une loi.
J’ai donnÉ au peuple des chasses de bÊtes fÉroces d’Afrique en mon nom ou en celui de mes fils et petits-fils, au cirque, au forum, et dans les amphithÉÂtres, vingt-six fois, pendant lesquelles furent tuÉes environ trois mille cinq cents bÊtes.

J’ai donnÉ au peuple un spectacle de bataille navale au-delÀ du Tibre, lieu dans lequel se trouve maintenant le bois sacrÉ des CÉsars, le sol creusÉ en longueur de mille huit cents pieds, en largeur de mille deux cents pieds.
Trente navires À Éperons, À trois rangs de rameurs ou À deux rangs, et un nombre supÉrieur de navires plus petits y menÈrent combat. Dans ces flottes combattirent, outre les rameurs, environ trois mille hommes.

J’ai, aprÈs ma victoire, placÉ dans les temples de toutes les citÉs de la province d’Asie les dÉcorations dont celui contre qui j’avais fait la guerre s’Était emparÉ À titre privÉ, après avoir pillÉ les temples.
Furent ÉlÉvÉes dans la ville, au nombre approximatif de quatre-vingt, des statues de moi, en argent, sur pied, À cheval, et sur char que j’ai moi-mÊme fait enlever, et les dons en or, provenant de cette somme, je les ai fait placer dans le temple d’Apollon en mon nom et au nom de ceux qui m’avaient fait avoir ces statues honorifiques.

J’ai libÉrÉ la mer de ses pirates. Dans cette guerre des esclaves, qui avaient fui leurs maÎtres et avaient pris les armes contre l’État, presque trente mille d’entre eux, aprÈs les avoir capturÉs, je les ai rendus À leurs maÎtres pour qu’ils subissent le chÂtiment.
Toute l’Italie, spontanÉment, rÉpÉta mes formules de serment, et rÉclama que je fusse [dÉclarÉ] chef de la guerre oÙ je vainquis À Actium.
RÉpÉtÈrent le mÊme serment les provinces de Gaule, d’Espagne, d’Afrique, de Sicile, de Sardaigne.
Il y eut plus de sept cent sÉnateurs qui furent soldats sous mes enseignes ; parmi eux ceux qui, soit avant soit aprÈs, furent nommÉs consuls jusqu’À ce jour oÙ cela fut Écrit, furent au nombre de quatre vingt-trois ; furent nommÉs prêtrÊs environ cent soixante-dix.

J’ai Étendu les limites de toutes les provinces du peuple romain, dont Étaient voisines des populations qui n’obÉissaient pas À notre imperium. J’ai pacifiÉ les provinces des Gaules et d’Hispanie, ainsi que la Germanie, territoire qu’enserre l’OcÉan, de Gadès À l’embouchure de l’Elbe. J’ai pacifiÉ les Alpes de la rÉgion qui est proche de la mer adriatique jusqu’À la mer tyrrhÉnienne et je n’ai jamais portÉ la guerre À un peuple illÉgalement.
Ma flotte navigua, À travers l’OcÉan, de l’embouchure du Rhin, en direction du soleil levant, jusqu’aux frontiÀres des Cimbres, lÀ oÙ ni sur terre ni sur mer aucun Romain n’est allÉ auparavant ; les Cimbres et les Charydes et les Semnons, ainsi que les autres peuples germaniques de cette contrÉe, recherchÈrent mon amitiÉ et celle du peuple romain par l’entremise de lÉgats.
Sur mon ordre et sous mes auspices, furent conduites deux armÉes, presque en mÊme temps, en Éthiopie et en Arabie, qui est appelÉe la Bienheureuse, et un trÈs grand nombre de gens ainsi que de nombreux soldats de ces deux peuples furent tuÉs au combat ; et de nombreuses villes furent prises. On parvint en Éthiopie jusqu’À la ville de Nabata, dont la plus proche ville est MÉroÉ.
En Arabie, l’armÉe avança jusqu’aux frontiÈres des SabÉens, dans la ville de Mariba.

J’ai ajoutÉ l’Égypte À l’empire du peuple romain. La Grande ArmÉnie, aprÈs la mort de son roi Artaxe, alors que je pouvais en faire une province, j’ai prÉfÉrÉ, en conformitÉ avec l’exemple de nos ancÊtres, en confier le rÈgne à Tigrane, fils du roi Artavasde, neveu du roi Tigrane par l’intercession de Tiberius Nero qui alors Était mon beau-fils. Et ce mÊme peuple, plus tard, comme il fomentait sÉdition et rÉbellion armÉe, une fois domptÉ par mon fils Gaius, je l’ai remis, pour qu’il le dirige, au roi Ariobaze, fils du roi des MÈdes Artabaze, et, aprÈs sa mort, À son fils Artavasde. AprÈs la mort de ce dernier, j’ai envoyÉ vers ce royaume Tigrane, descendant d’une famille royale d’ArmÉnie. Toutes les provinces qui, au-delÀ de l’adriatique, sont tournÉes vers l’orient, ainsi que CyrÈne, rÉgions possÉdÉes en grande partie par des rois, et, avant cela, la Sicile et la Sardaigne, dont s’Étaient emparÉ les esclaves en rÉvolte, je les ai rÉcupÉrÉes.

J’ai dÉduit [du territoire] des colonies de soldats en Afrique, en Sicile, en MacÉdoine, dans les deux Espagnes, en Achaïe, en Asie, en Syrie, en Gaule narbonnaise, en Pisidie. L’Italie a, sous mon autoritÉ, déduit [du territoire] vingt-huit colonies, lesquelles, de mon vivant, furent trÈs populeuses et frÉquentÉes.

J’ai repris de nombreuses enseignes militaires, perdues par d’autres gÉnÉraux, aprÈs que les ennemis eurent ÉtÉ vaincus, À l’Espagne, À la Gaule, À la Dalmatie. J’ai contraint les Parthes À me rendre les dÉpouilles et les enseignes de trois armÉes romaines et À rÉclamer l’amitiÉ du peuple romain, en suppliants. Ces enseignes, je les ai fait placer dans la partie la plus reculÉe du temple de Mars Vengeur.

Les peuples de Pannonie, oÙ, avant que je fusse le premier de l’État, l’armÉe du peuple romain n’Était jamais allÉe, vaincus par Tiberius Nero qui Était alors mon beau-fils et mon envoyÉ, je les ai soumis À l’empire du peuple romain et j’ai Étendu les frontiÈres de l’Illyrie jusqu’À la rive du Danube. L’armÉe des Daces qui s’Était portÉe jusque-lÀ, fut vaincue et dÉcimÉe sous mes auspices, et, plus tard, mon armÉe, conduite au-delÀ du Danube, contraignit les peuples Daces À accepter l’autoritÉ du peuple romain.

À moi, d’Inde, furent souvent envoyÉes des dÉlÉgations de rois, jamais vues avant cela par un quelconque gÉnÉral des Romains. Firent demander notre amitiÉ par des envoyÉs, les Bastarnes, les Scythes, et les Sarmates, rois qui se trouvent en-deçÀ du Tanaïs et, au-delÀ, les rois des Albaniens, des HibÉriens, et des MÈdes.

À moi vinrent en suppliants les rois des Parthes, Tiridates et, aprÈs lui, PhratÈs, fils du roi PhratÈs, ArtavasdÈs, roi des MÈdes, ArtaxarÈs, roi de l’AdiabÈne, Dumnobellaunus et Tincommius, rois des Bretons, Maelo, roi des Sicambres, [les rois] des Marcomans et des SuÈves.
Le roi des Parthes, PhratÈs, fils d’OrodÈs, m’envoya tous ses fils et petits-fils en Italie, non parce qu’il avait ÉtÉ vaincu À la guerre, mais pour rechercher avec ce gage de ses enfants, notre amitiÉ.
De très nombreux autres peuples ont connu, À mon instigation, le pacte de fidÉlitÉ avec le peuple romain, peuples chez lesquels, avant cela, aucun droit d’Échange de dÉputations et d’amitiÉ avec le peuple romain n’avait existÉ.

De ma part, les peuples des Parthes et des MÈdes reçurent les rois qu’ils rÉclamaient par l’intermÉdiaire d’envoyÉs, les premiers de ces nations.
Les Parthes reçurent VononÈs, le fils du roi PhratÈs, petit-fils du roi OrodÈs, les MÈdes reçurent AriobarzanÈs, le fils du roi ArtavazdÈs, petit-fils du roi AriobarzanÈs.

Dans mes sixiÈme et septiÈme consulats aprÈs avoir Éteint les guerres civiles par le consentement de tous sans exception m’Étant saisi de toutes les fonctions civiles j’ai remettant mon pouvoir j’ai fait passer l’administration des affaires publiques de mon propre pouvoir À la libre dÉcision du Sénat et du peuple romain/ De ce fait en rÉcompense de mon geste je fus appelÉ Auguste par senatus-consulte les portes de ma maison furent décorÉes de laurier lors d’une cÉrÉmonie publique une couronne civique fut fixée au-dessus de ma porte et À la Curie juliA fut dÉposÉ un bouclier en or que le SÉnat et le peuple romain m’ont donnÉ pour ma vertu ma clÉmence ma justice et ma piÉtÉ comme l’atteste l’inscription du bouclier 7 À partir de ce moment je l’ai emportÉ sur tous en autoritÉ mais je n’ai absolument pas eu plus de pouvoir que les autres magistrats qui furent pour moi aussi des collÈgues

Comme j’Étais dans mon treiziÈme consulat, le SÉnat, l’ordre Équestre, et le peuple romain dans son ensemble m’appelÈrent « pÈre de la patrie », et ils dÉcidÈrent que cette inscription devait Être apposÉe dans le vestibule de ma maison, dans la Curie juliA et au forum d’Auguste, sur le char qui y avait ÉtÉ placÉ en mon honneur, par sénatus-consulte.
Quand j’Écrivais cela, j’Étais dans ma soixante-seiziÈme annÉe.

 

I le total de la somme qu’il donna au trÉsor public, ou À la plÈbe romaine, ou aux soldats congÉdiÉs, fut de six cent millions de deniers.

II les ouvrages nouveaux qu’il rÉalisa sont les temples de Mars, de Jupiter tonnant, et de Jupiter Feretrius, d’Apollon, du divin Jules, de Quirinus, de Minerve, de la Reine Junon, de Jupiter « LibertÉ », des Lares, des dieux PÉnates, de la Jeunesse, de la Grande mÈre, de Lupercal, le temple prÈs du cirque, la Curie avec le Chalcidicum, le forum d’Auguste, la Basilique Julia, le thÉâtre de Caracalla, le portique octavien, le bois sacrÉ des CÉsars au-delÀ du tibre.

III Il a fait restaurer le Capitole, les temples consacrÉs au nombre de quatre-vingt-deux, le thÉâtre de PompÉe, les canaux des aqueducs, la via Flaminia.

IV Les sommes dÉpensÉes pour les spectacles scÉniques et les jeux des gladiateurs, les athlÈtes, les chasses, la naumachie, les sommes donnÉes aux colons en Italie, aux villes dÉtruites dans les provinces par le tremblement de terre et l’incendie, ou personnellement À des amis et des sÉnateurs, dont il complÉta les revenus pour le cens, sont incalculables.