J’ai fait
faire la Curie, et prÈs d’elle le Chalcidicum, le temple d’Apollon sur le
Palatin avec ses portiques, le temple du divin Jules, le Lupercal, le
portique prÈs du cirque de Flaminius, que j’ai acceptÉ de faire appeler octavien
de par le nom de celui qui l’a fait Élever sur ce mÊme sol, le temple prÈs du
cirque maxime, les temples de Jupiter qui remporte les dÉpouilles et de Jupiter
tonnant sur le Capitole, le temple de Quirinus, les temples de Minerve et de
Junon la Royale, et de Jupiter “LibertÉ” sur l’Aventin, le temple des Lares
en haut de la voie sacrÉe, le temple des dieux PÉnates sur la Velia, le
temple de la Jeunesse, le temple de la Grande MÈre sur le Palatin. J’ai fait
rÉparer le [temple du] Capitole et le thÉâtre de PompÉe, les deux travaux À
grands frais, sans nulle mention de mon nom. Sur un terrain
privÉ, j’ai fait faire le temple de Mars Vengeur et le forum d’Auguste, grÂce
aux butins. Par trois fois
j’ai donnÉ des spectacles de gladiateurs en mon nom, et cinq fois au nom de
mes fils ou de mes petits-fils ; lors de ces spectacles combattirent environ
dix mille hommes. J’ai donnÉ au
peuple un spectacle de bataille navale au-delÀ du Tibre, lieu dans lequel se
trouve maintenant le bois sacrÉ des CÉsars, le sol creusÉ en longueur de
mille huit cents pieds, en largeur de mille deux cents pieds. J’ai, aprÈs ma
victoire, placÉ dans les temples de toutes les citÉs de la province d’Asie
les dÉcorations dont celui contre qui j’avais fait la guerre s’Était emparÉ À
titre privÉ, après avoir pillÉ les temples. |
J’ai libÉrÉ la mer de ses pirates. Dans cette
guerre des esclaves, qui avaient fui leurs maÎtres et avaient pris les armes
contre l’État, presque trente mille d’entre eux, aprÈs les avoir capturÉs, je
les ai rendus À leurs maÎtres pour qu’ils subissent le chÂtiment. J’ai Étendu les limites de toutes les
provinces du peuple romain, dont Étaient voisines des populations qui
n’obÉissaient pas À notre imperium. J’ai pacifiÉ les provinces des
Gaules et d’Hispanie, ainsi que la Germanie, territoire qu’enserre l’OcÉan,
de Gadès À l’embouchure de l’Elbe. J’ai pacifiÉ les Alpes de la rÉgion qui
est proche de la mer adriatique jusqu’À la mer tyrrhÉnienne et je n’ai jamais
portÉ la guerre À un peuple illÉgalement. J’ai ajoutÉ l’Égypte À l’empire du peuple
romain. La Grande ArmÉnie, aprÈs la mort de son roi Artaxe, alors que je
pouvais en faire une province, j’ai prÉfÉrÉ, en conformitÉ avec l’exemple de
nos ancÊtres, en confier le rÈgne à Tigrane, fils du roi Artavasde, neveu du
roi Tigrane par l’intercession de Tiberius Nero qui alors Était mon
beau-fils. Et ce mÊme peuple, plus tard, comme il fomentait sÉdition et rÉbellion
armÉe, une fois domptÉ par mon fils Gaius, je l’ai remis, pour qu’il le dirige,
au roi Ariobaze, fils du roi des MÈdes Artabaze, et, aprÈs sa mort, À son
fils Artavasde. AprÈs la mort de ce dernier, j’ai envoyÉ vers ce royaume
Tigrane, descendant d’une famille royale d’ArmÉnie. Toutes les provinces qui,
au-delÀ de l’adriatique, sont tournÉes vers l’orient, ainsi que CyrÈne,
rÉgions possÉdÉes en grande partie par des rois, et, avant cela, la Sicile et
la Sardaigne, dont s’Étaient emparÉ les esclaves en rÉvolte, je les ai rÉcupÉrÉes.
J’ai dÉduit [du territoire] des colonies de
soldats en Afrique, en Sicile, en MacÉdoine, dans les deux Espagnes, en
Achaïe, en Asie, en Syrie, en Gaule narbonnaise, en Pisidie. L’Italie a, sous
mon autoritÉ, déduit [du territoire] vingt-huit colonies, lesquelles, de mon
vivant, furent trÈs populeuses et frÉquentÉes. J’ai repris de nombreuses enseignes
militaires, perdues par d’autres gÉnÉraux, aprÈs que les ennemis eurent ÉtÉ
vaincus, À l’Espagne, À la Gaule, À la Dalmatie. J’ai contraint les Parthes À
me rendre les dÉpouilles et les enseignes de trois armÉes romaines et À
rÉclamer l’amitiÉ du peuple romain, en suppliants. Ces enseignes, je les ai
fait placer dans la partie la plus reculÉe du temple de Mars Vengeur. Les peuples de Pannonie, oÙ, avant que je
fusse le premier de l’État, l’armÉe du peuple romain n’Était jamais allÉe,
vaincus par Tiberius Nero qui Était alors mon beau-fils et mon envoyÉ, je les
ai soumis À l’empire du peuple romain et j’ai Étendu les frontiÈres de
l’Illyrie jusqu’À la rive du Danube. L’armÉe des Daces qui s’Était portÉe
jusque-lÀ, fut vaincue et dÉcimÉe sous mes auspices, et, plus tard, mon
armÉe, conduite au-delÀ du Danube, contraignit les peuples Daces À accepter
l’autoritÉ du peuple romain. À moi, d’Inde, furent souvent envoyÉes des
dÉlÉgations de rois, jamais vues avant cela par un quelconque gÉnÉral des
Romains. Firent demander notre amitiÉ par des envoyÉs, les Bastarnes, les
Scythes, et les Sarmates, rois qui se trouvent en-deçÀ du Tanaïs et, au-delÀ,
les rois des Albaniens, des HibÉriens, et des MÈdes. |
À moi vinrent
en suppliants les rois des Parthes, Tiridates et, aprÈs lui, PhratÈs, fils du
roi PhratÈs, ArtavasdÈs, roi des MÈdes, ArtaxarÈs, roi de l’AdiabÈne, Dumnobellaunus
et Tincommius, rois des Bretons, Maelo, roi des Sicambres, [les rois] des
Marcomans et des SuÈves. De ma part,
les peuples des Parthes et des MÈdes reçurent les rois qu’ils rÉclamaient par
l’intermÉdiaire d’envoyÉs, les premiers de ces nations. Dans mes
sixiÈme et septiÈme consulats aprÈs avoir Éteint les guerres civiles par le
consentement de tous sans exception m’Étant saisi de toutes les fonctions
civiles j’ai remettant mon pouvoir j’ai fait passer l’administration des
affaires publiques de mon propre pouvoir À la libre dÉcision du Sénat et du
peuple romain/ De ce fait en rÉcompense de mon geste je fus appelÉ Auguste
par senatus-consulte les portes de ma maison furent décorÉes de laurier lors
d’une cÉrÉmonie publique une couronne civique fut fixée au-dessus de ma porte
et À la Curie juliA fut dÉposÉ un bouclier en or que le SÉnat et le peuple
romain m’ont donnÉ pour ma vertu ma clÉmence ma justice et ma piÉtÉ comme l’atteste
l’inscription du bouclier 7 À partir de ce moment je l’ai emportÉ
sur tous en autoritÉ mais je n’ai absolument pas eu plus de pouvoir que les
autres magistrats qui furent pour moi aussi des collÈgues Comme j’Étais
dans mon treiziÈme consulat, le SÉnat, l’ordre Équestre, et le peuple romain
dans son ensemble m’appelÈrent « pÈre de la patrie », et ils
dÉcidÈrent que cette inscription devait Être apposÉe dans le vestibule de ma
maison, dans la Curie juliA et au forum d’Auguste, sur le char qui y avait
ÉtÉ placÉ en mon honneur, par sénatus-consulte. I le total de
la somme qu’il donna au trÉsor public, ou À la plÈbe romaine, ou aux soldats
congÉdiÉs, fut de six cent millions de deniers. II les ouvrages
nouveaux qu’il rÉalisa sont les temples de Mars, de Jupiter tonnant, et de
Jupiter Feretrius, d’Apollon, du divin Jules, de Quirinus, de Minerve, de la
Reine Junon, de Jupiter « LibertÉ », des Lares, des dieux PÉnates,
de la Jeunesse, de la Grande mÈre, de Lupercal, le temple prÈs du cirque, la
Curie avec le Chalcidicum, le forum d’Auguste, la Basilique Julia, le thÉâtre
de Caracalla, le portique octavien, le bois sacrÉ des CÉsars au-delÀ du
tibre. III Il a fait
restaurer le Capitole, les temples consacrÉs au nombre de quatre-vingt-deux,
le thÉâtre de PompÉe, les canaux des aqueducs, la via Flaminia. IV Les sommes
dÉpensÉes pour les spectacles scÉniques et les jeux des gladiateurs, les
athlÈtes, les chasses, la naumachie, les sommes donnÉes aux colons en Italie,
aux villes dÉtruites dans les provinces par le tremblement de terre et
l’incendie, ou personnellement À des amis et des sÉnateurs, dont il complÉta
les revenus pour le cens, sont incalculables. |